Rétrofutur : une contre-histoire des innovations énergétiques, par C. Carles, T. Ortiz et E. Dussert

Un four industriel utilisant la géothermie en 1820, une machine agricole entrainée par des chevaux marchant sur un plan incliné en 1859, un tricycle électrique en 1881, un chauffe-eau solaire en 1891, une pompe hydraulique de 44 kW entrainée par l’énergie solaire en 1913, un camion à hydrogène en 1945, une voiture au biogaz en 1963, etc : la lecture de ce livre nous entraine dans les réalisations, parfois très sérieuses, parfois loufoques ou incongrues, d’inventeurs ayant cherché des alternatives aux énergies fossiles.

Face à l’engouement pour la nouveauté et à la précipitation vers de « nouvelles » idées, ce livre nous rappelle que beaucoup de choses ont déjà été imaginées et réalisées. Alors que les low-tech deviennent une nécessité pour le futur, il nous invite à une minutieuse inspection du passé, nous suggérant que tout ou presque s’y trouve déjà, et pas juste des bougies ou des lampes à huile. Néanmoins, il ne faut pas oublier que la plupart des réalisations présentées dans cet ouvrage, bien que cherchant au maximum à exploiter les énergies alternatives pour leur fonctionnement, ont pris place après la révolution industrielle, et ont donc bénéficié largement des énergie fossiles et du coke pour leur fabrication. Pourrait-on les fabriquer dans un monde « sans charbon et sans pétrole »? En voilà une bonne question.

Les machines présentées dans cette ouvrage, ainsi que bien d’autres (notamment plus anciennes) peuvent être trouvées sur le site web du projet «  paléo-énergétique « , que nous recommandons chaudement.